Paroles album : Fredericks Goldman Jones
C'est pas de l'amour
Ça ressemble à la Toscane douce et belle de Vinci
Les sages et beaux paysages font les hommes sages aussi
Ça ressemble à des images, aux saisons tièdes, aux beaux jours
Au silence après l'orage, au doux toucher du velours
C'est un peu comme ces musiques qu'on entend sans écouter
Ces choses qui n'existent jamais tant que le manque qu'elles ont laissé
Ça ressemble à ces grand-routes, sans virage, sans détour
La dolce vita sans doute
Mais en tout cas, c'est pas d'l'amour
Ça ressemble à la sagesse, à ces paix qu'on signe un jour
Juste au prix de nos jeunesses, sans trompette ni tambour
C'est plein de baisers caresses, plein de mots sucrés d'enfants
Attestations de tendresse, rituel rassurant
Harmonie, intelligence et raison ou sérénité
Complice connivence, autant de mots pour exprimer tout ce que c'est
C'est un peu tout ça tour à tour
Mais en tout cas c'est pas d'l'amour
Sans peur et sans solitude, le bonheur à ce qu'on dit
Y a bien des vies sans Beethoven et sans avis
Pourquoi pas des vies sans cri
Mais qu'on soit contre ou qu'on soit pour
Et tout cas c'est pas d'l'amour
C'est pas d'l'amour
C'est plus d'l'amour
Auteur et compositeur : Jean-Jacques Goldman
Edition : JRG Editions musicales - Distributeur : Columbia
Vivre cent vies
J'aimerais tant être au pluriel
Quand mon singulier me rogne les ailes
Être une star en restant anonyme
Vivre à la campagne mais en centre ville
Effacer mes solitudes
Oui mais sans famille et sans habitude
Blanche princesse, entraîneuse à Bangkok
Sage philosophe et puis chanteur de rock
Brûler mes nuits, noyer mes jours
Être fidèle à des milliers d'amours
Vivre sa vie, rien que sa vie
Crever d'envies, un petit tour et fini
Ça fait trop mal, c'est pas moral
Vivre même à demi, tant pis, mais vivre cent vies
J'aimerais tant changer de sang
Changer de rêves et de tête et d'accent
Une terre une maison un grand feu
Vivre en nomade et libre, coucher sous les cieux
Mais qui est qui ? Et qui n'est qu'un ?
Rien que le juge et jamais l'assassin ?
Auteur et compositeur : Jean-Jacques Goldman
Edition : JRG Editions musicales - Distributeur : Columbia
Né en 17 à Leidenstadt
Et si j'étais né en 17 à Leidenstadt
Sur les ruines d'un champ de bataille
Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens
Si j'avais été allemand ?
Bercé d'humiliation, de haine et d'ignorance
Nourri de rêves de revanche
Aurais-je été de ces improbables consciences
Larmes au milieu d'un torrent
Si j'avais grandi dans les docklands de Belfast
Soldat d'une foi, d'une caste
Aurais-je eu la force envers et contre les miens
De trahir : tendre une main
Si j'étais née blanche et riche à Johannesburg
Entre le pouvoir et la peur
Aurais-je entendu ces cris portés par le vent
Rien ne sera comme avant
On saura jamais c'qu'on a vraiment dans nos ventres
Caché derrière nos apparences
L'âme d'un brave ou d'un complice ou d'un bourreau ?
Ou le pire ou plus beau ?
Serions-nous de ceux qui résistent ou bien les moutons d'un troupeau
S'il fallait plus que des mots ?
Et si j'étais né en 17 à Leidenstadt
Sur les ruines d'un champ de bataille
Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens
Si j'avais été allemand ?
Et qu'on nous épargne à toi et moi si possible très longtemps
D'avoir à choisir un camp
Auteur et compositeur : Jean-Jacques Goldman
Edition : JRG Editions musicales - Distributeur : Columbia
Un, deux, trois
Ça m'a pris par surprise
Quand j'étais qu'un gamin
J'regardais tomber mes nuits
Et j'en attendais rien
Moi à Springfield, Massachusetts
La vie coulait comme de l'eau
Un matin j'ai pris perpète
En ouvrant la radio
Ça s'appelait rock and roll
Moi ça m'a rendue folle
Moi j'y ai rien compris
Sauf que c'était ma vie
T'y comprends rien mais qu'ça sonne
Ça f'sait 1,2,3 - Pretty mama
4,5,6 - I miss you
7,8,9 - Can't get enough
10,11,12 - I ain't got the blues
One, two, three - Come on baby
Four, five, six - A kiss
Seven, eight, nine - You're on my mind,
Ten, eleven, twelve - Tell me when
Il paraît qu'il y en aurait qui se damnent
Pour du pouvoir pour de l'or
Chacun sa façon de brader son âme
On les plaint pour ce qu'ils ignorent
Moi quand j'entends l'ntro de "Hey Joe"
Oh j'le comprends mieux qu'aucun mot
Et rien ne me met dans le même état
Que la voix d'Aretha
Et c'était plus qu'une musique
Un langage, une communion
Une religion laïque
Notre façon de dire non
Des cheveux longs jusqu'au blouson
Mêmes idoles et mêmes temples
Nous allions tous même direction
Nulle part, oui mais ensemble
Auteur et compositeur : Jean-Jacques Goldman
Edition : JRG Editions musicales - Distributeur : Columbia
Nuit
La nuit t'habille dans mes bras
Pâles rumeurs et bruits de soie
Conquérante immobile
Reine du sang des villes
Je la supposais, la voilà
Tout n'est plus qu'ombre, rien ne ment
Le temps demeure et meurt pourtant
Tombent les apparences
Nos longs, si longs silences
Les amants se perdent en s'aimant
Solitaire à un souffle de toi
Si près tu m'échappes déjà
Mon intime étrangère
Se trouver c'est se défaire
À qui dit-on ces choses-là ?
As dawn lights up another day
Visions I once had fade away
All of those words unspoken
My wildest dreams all broken
It wasn't supposed to be that way
Should I leave why should I stay
Solitaire à un souffle de toi
Leavin' behind me yesterday
Tout près tu m'échappes déjà
Am I free or forsaken
Mon intime étrangère
Cheated or awakened
Se trouver, se défaire
Does it matter anyway ?
Auteur et compositeur : Jean-Jacques Goldman
Edition : JRG Editions musicales - Distributeur : Columbia
Je l'aime aussi
On devrait pas croiser dans les rues
Les beaux regards des belles inconnues
Surtout ne plus entendre les voix
De ces sirènes aux parfums hors la loi
J'ai pas tué, pas volé, pas nié
Pas même réussi à regretter
Quand j'suis contre elle, c'est pas contre toi
Et quand on aime, d'abord on n'compte pas
On pardonne un jour tous les faits de guerre
On n'oublie guère les effets de l'amour
Banale histoire anormale, amorale
Illégal écart entre bien et mal
Belle et blasphème la même nouvelle
Primo je t'aime, t'aime
Mais qu'y puis-je si je l'aime aussi ?
On n'aura jamais de train pour l'amour
Jamais d'horaires, de rails, sans détours, à vie
J'l'aime aussi
Et Rome sermonne et clochers carillonnent
Y en a pourtant tant qui n'aiment personne
Si l'homme occidental est mono-
Game sait-on si l'amour l 'est aussi ?
Pas loin d'ici, a quelques kilo-
Mètres l'on dit que le "game est poly"
Jules et Jim, et Jeux interdits
Quand les musiques en trio sont jolies
Dites-moi qui, qui mérite ici
L'exclusivité de toute une vie ?
Dans les marées basses du manque d'amour
Bénis les vivants même à double tour d'envie
J'l'aime aussi
Où et quand, à qui, de quoi s'excuser
Y en a tant qui haïssent à volonté
Auteur et compositeur : Jean-Jacques Goldman
Edition : JRG Editions musicales - Distributeur : Columbia
Chanson d'amour (...!)
Chanson d'amour, hystérie du moment, écrans, romans, tout l'temps
Des p'tits, des lourds, des vrais, d'autres du flan,
C'est trop finissons-en
Ça dégouline de tous les magazines
Ça colle aux doigts, ça colle au coeur, c'est dégoûtant
En vérité
Qui pourrait m'en citer
Un seul qui lui ait donné
Plus de liberté
Des amours propres, les plus sales, écoeurants
J'en ai croisés souvent
Enfants, parents, photos, sourires, charmant !
Nés pour venger tous leurs échecs, donnant donnant
Amours "vautour", ou "vitrine", j'en ai vus
Mais des amours tout court, ça court pas les rues
Abus d'confiance, vulgaire anesthésique
Inconscience pathétique
Ça peut cacher nos misères un moment
Comme un alcool, comme une drogue, un paravent
Mais y a toujours un de ces sales matins où l'on se dit que l'amour
Ça sert à rien
Trêve de discours, y a rien d'pire que l'amour
Sauf de ne pas aimer
Autant le faire, c'est clair
Et puis se taire
Auteur et compositeur : Jean-Jacques Goldman
Edition : JRG Editions musicales - Distributeur : Columbia
A nos actes manqués
A tous mes loupés, mes ratés, mes vrais soleils
Tous les chemins qui me sont passés à côtés
A tous mes bateaux manqués, mes vrais sommeils
A tout ceux que je n'ai pas été
Aux malentendus, aux mensonges, à nos silences
A tous ces moments que j'avais cru partager
Aux phrases qu'on dit trop vite et sans qu'on les pense
A celles que je n'ai pas osées
A nos actes manqués
Aux années perdues à tenter de ressembler
A tous les murs que je n'aurai pas su briser
A tout c'que j'ai pas vu, tout près, juste à coté
Tout c'que j'aurais mieux fait d'ignorer
Au monde, à ses douleurs, qui ne me touchent plus
Aux notes, aux solos que je n'ai pas inventés
Tous ces mots que d'autres ont fait rimer qui me tuent
Comme autant d'enfants jamais portés
A nos actes manqués
Aux amours échouées de s'être trop aimé
Visages et dentelles croisés, juste frôlés
Aux trahisons que j'ai pas vraiment regrettées
Aux vivants qu'il aurait fallu tuer
A tout ce qui nous arrive enfin mais trop tard
A tous les masques qu'il aura fallu porter
A nos faiblesses, à nos oublis, nos désespoirs,
Aux peurs impossibles à échanger
A nos actes manqués
Auteur et compositeur : Jean-Jacques Goldman
Edition : JRG Editions musicales - Distributeur : Columbia
Peurs
Qu'est-ce qu'on aurait dû ?
Qu'est-ce qu'on aurait pu ?
Personne y peut rien
Chacun son destin
Ici c'est comme ça
C'est chacun pour soi
La vie, les rumeurs
Peurs contre peurs
On l'a trouvée bizarre
Dès qu'elle est arrivée
Avec son genre à part
Son air d'pas y toucher
Elle était pas bavarde
À peine bonjour bonsoir
J'ai mis les mômes en garde
Nous on veut pas d'histoire
Elle était pas vilaine
Moi j'la trouvais vulgaire
Toujours la même dégaine
Pas coiffée, un drôle d'air
Elle prenait des taxis
Elle fumait dans l'couloir
Elle f'sait quoi dans la vie ?
J'm'en fous, j'veux pas l'savoir
Peurs contre peurs, nous sommes d'ici, elle est d 'ailleurs
Peurs contre peurs, elle est partie un jour
On reste entre nous peurs contre peurs
On voyait d'la lumière
Si tard a-t-on idée
Qu'est-ce qu'elle pouvait
Bien faire ?
Elle avait pas la télé
Elle avait pas d'visite
Elle avait pas d'courrier
Elle a même eu les flics
Non, c'était à côté
On dit de source sûre
Qu'un voisin l'a croisée
La nuit dans une voiture
Moi rien peut m'étonner
Elles ont ça dans la peau
C'est comme des animaux
C'est c'que nous avait dit
Un gars des colonies
Peurs contre peurs, nous sommes d'ici, elle est d'ailleurs
Peurs contre peurs, un jour elle est partie
Nous sommes restés nos peurs aussi
Qu'est-ce qu'on aurait dû
Qu'est-ce qu'on aurait pu
Personne y peut rien
Chacun son destin
Ici c'est comme ça
C'est chacun pour soi
On demande rien
Qu'est-ce que vous croyez
C'est partout pareil
Nos yeux, nos oreilles
Vaut mieux les fermer
Ici tout est dur
On aime les serrures
Pas les étrangers
On l'a trouvée bizarre
Dès qu'elle est arrivée
Avec son genre à part
Son air d'pas y toucher
Elle était pas bavarde
À peine bonjour bonsoir
J'ai mis les mômes en garde
Nous on veut pas d'histoire
Pas d'histoire
Auteur et compositeur : Jean-Jacques Goldman
Edition : JRG Editions musicales - Distributeur : Columbia
Tu manques
Y a des qualités de silence
Comme les étoffes ou le bois
Des profonds, des courts, des immenses
Des que l'on n'entend presque pas
Coule la pluie, cheveux et veste
Mouille ce qui ne pleure pas
Marcher le long de rues désertes
Où tu me manques pas à pas
Tu manques, si tu savais
Tu manques tant
Plus que je ne l'aurais supposé
Moi qui ne tiens pas même au vent
Prendre un taxi, tourner des pages
Féliciter, battre des mains
Faire et puis refaire ses bagages
Comment allez-vous ?, à demain
On apprend tout de ses souffrances
Moi j'ai su deux choses, après toi
Le pire est au bout de l'absence
Je suis plus vivant que je crois
Tu manques, si tu savais
Infiniment, tout doucement
Plus que je ne me manque jamais
Quand je me perds de temps en temps
Danger, dit-on, la lune est pleine
Est-elle vide aussi parfois ?
Invisible, à qui manquerait-elle ?
Peut-être à d'autres, pas à moi
Tu manques, si tu savais
Tu manques drôlement
Tu m'manques
Auteur et compositeur : Jean-Jacques Goldman
Edition : JRG Editions musicales - Distributeur : Columbia